Après le départ de Jo Amore en 2015, le groupe a recruté Maggie Luyten, pour reprendre la voix du groupe. La relève et assurée, le Line-up a changé pour la renaissance du Groupe Nightmare.
Nous avons rencontré Yves Campion qui est le pilier du groupe & Maggie Luyten à L’Hôtel Alba Opéra de Paris pour une interview à l’occasion de la sortie de leur dernier opus : » Dead Sun « , du bon heavy metal français.
BONJOUR YVES, J’AI BIEN AIMÉ LE SHOW AU HELLFEST. DEPUIS, J’AI REGADÉ D’UN PEU PLUS PRÈS LA VIE DU GROUPE, ET QUELQUE CHOSE A ATTISÉ MA CURIOSITÉ.
DANS LA VIDÉO TU NOUS AS PRÉCISÉ QUE VOUS AVIEZ FAIT DÉJÀ UN DUO AVEC MAGGIE, ET QUE VOUS AVIEZ TERRIBLEMENT ENVIE QU’ELLE VIENNE. QU’EST-CE QUI A FINALEMENT FAIT QUE CE SOIT MAGGIE ?
YVES : On a fait le choix stratégique d’avoir une chanteuse plutôt qu’un chanteur. C’était quelque chose qui nous trottait dans la tête mais qui n’était pas forcément acquis d’avance.
On a consulté la maison de disque, et on s’est dit « pourquoi pas ? ». Si on avait pris un homme, on aurait souffert de comparaisons avec l’ancien chanteur, et puis c’était plus classique; il y a avait moins de stratégie là-dedans.
Après, il n’était pas question non plus de prendre une chanteuse typée lyrique ou opéra à la Nightwish, car on se serait largement tiré une balle dans le pied voire dans la tête. Donc c’était soit elle, soit on revenait sur un chanteur.
Dans notre malheur, on a eu la chance, quand on l’a contactée, qu’elle soit disponible. On a rebondi très vite.
Olivier Casula (batteur) : ça a été une super belle découverte aussi. Mais c’est plus facile de trouver un batteur que de trouver un chanteur ou une chanteuse. On ne pouvait pas s’imaginer que ça allait arriver aussi vite pour les deux, et surtout pour Maggie, qui apporte plein de choses positives au projet.
Dans notre malheur, on a eu une lumière quelque part. Stratégiquement c’était intéressant pour ne pas souffrir de la comparaison, et d’essayer quelque chose d’autre, et on voit aujourd’hui que ça fonctionne.
On a fait 4 concerts déjà, on est encore en rodage. On n’est pas encore au top, mais ça fait 4 fois qu’on joue ensemble et seulement en live, sur des grandes scènes en plus, donc ce n’est pas facile.
Maintenant on a sorti le clip Vendredi, on est quasiment à 20 000 vues alors que notre meilleur clip tout confondu, il doit être à 25 000 ou 26 000 vues je crois. Là on est à 20 000 en trois jours, donc ça veut dire qu’il y a quelque chose qui se passe. On reste les pieds sur terre mais il y a quelque chose qui se passe.
SUR LE CLIP, TOUTE LA PARTIE LIEU, C ‘EST VOUS QUI AVEZ CHOISI ? C’EST UNE PROPOSITION ?
YVES: En fait, par rapport au choix du titre déjà, c’était assez compliqué de faire un clip avec un story-board classique, avec une histoire et des acteurs.
Ça demande énormément de travail si on veut le faire de façon professionnelle. On a travaillé avec un super réalisateur, Mehdi Khadouj, qui travaille pour Evolution Prod.
C’est quelqu’un avec beaucoup de talent, et il nous a conseillé justement par rapport au choix du titre de tourner dans ce genre de lieu car c’était facile de faire de belles images naturellement, de ne pas faire de montage avec fond vert, avec des couper-coller, des trucs un peu kitsch qui se voient en plus.
Donc là tout a été fait en extérieur naturel, on a tourné en bords de Saône, à côté de Macron, dans une usine de dragueuse de sable, donc ça a été quelque chose qui a été assez simple, et on a opté pour l’efficacité aussi.
Et comme on a un deuxième clip qui va être tourné fin Octobre qui sort en Novembre, qui est le duo Serpentine avec Kelly Sundown, ce sera un clip un peu moins métaphorique au niveau du thème, où il y aura un peu plus d’histoire, donc ce sera quelque chose d’encore différent.
4 DATES: HELLFEST, METALDAYS, SABATON OPEN AIR ET LE FEMME FESTIVAL. COMMENT ÇA S’EST PASSÉ?
YVES: Très bien.
Le Hellfest c’était la toute première avec le nouveau line up. C’était la première fois qu’on jouais avec Mag et le batteur, on a eu un bon retour.
Tu joues avec une scène qui fait 25 m d’ouverture pour ton premier concert, même si on avait eu l’habitude des scènes de cette taille, là c’est un nouveau line up.
Après, les automatismes avec Mat ou Franck on les avait parce qu’on a souvent joué ensemble, mais là c’était un nouveau challenge, et ça s’est bien passé.
Ensuite, on a joué au Metaldays. Le Sabaton Open Air, on était vraiment contents de ce show-là, même mieux qu’au Hellfest, et je crois qu’on a franchi un palier. Et puis dimanche, c’était encore super aussi. On monte doucement.
Maintenant, on prépare la date de la release party, ça sera autre chose. Là on va pouvoir se lâcher et jouer les nouveaux titres, ce sera une préparation différente car avant on était obligés de jouer les anciens titres, on ne pouvait pas dévoiler plus de deux titres du nouvel album avant la sortie, ce qui est logique.
C’EST UN PEU LE CONCERT « RENAISSANCE » POUR NIGHTMARE. ET LE FAIRE À GRENOBLE C’EST SUPER IMPORTANT ?
YVES: Grenoble c’est un peu nos headquarters, le groupe est de là-bas donc c’était important de le faire à Grenoble.
On aurait pu le faire à Paris, mais c’est très compliqué car à Paris il y a beaucoup de concerts.
On n’est pas forcément acceptés comme un groupe de Paris non plus. Et puis la salle ici est juste magnifique.
C’est un pari osé car c’est une grande salle, parce qu’il ne faut pas faire 50 personnes. C’est un pari osé mais on va le jouer à fond comme tous les paris qu’on se lance, et pour l’instant c’est réussi, on croise les doigts car rien n’est acquis.
Aujourd’hui on va dire qu’on a rebondi très rapidement et avec chance. Moi si j’avais vu des voyantes qui m’auraient lu le marc au 4 Juillet me disant que je signerais le 4 Juillet de l’année d’après pour un album avec ce line up– là, fini, mixé, terminé, prêt à écouter, je ne l’aurais peut-être même pas cru. Ça a été réalisé, et c’est génial.
ET APRES GRENOBLE, D’AUTRES DATES PRÉVUES ? RELEASE PARTY LE 25 NOVEMBRE, VOUS AVEZ PROGRAMMÉ QUELQUE CHOSE EN DÉCEMBRE, JUSTE AVANT 2017?
YVES : Non, en 2016 tout a été calé, et là notre agent est en train de travailler sur le planning 2017.
C’est assez compliqué car toutes les tournées sont concentrées aux mêmes périodes, et les gens évitent les festivals car c’est casse-gueule de tourner pendant les festivals.
On a aussi des opportunités pour aller aux US/Canada, des pays vraiment intéressants. On a 2-3 festivals qui sont quasiment calés, on va les annoncer assez rapidement. On attend les dates qui devraient tomber très rapidement.
CANADA, QUEBEC, ÇA TE PLAIRAIT BIEN?
YVES : Oui, j’y ai vécu 4 ans donc ce serait génial qu’on puisse jouer là-bas.
On a des contacts avec un gros festival qui s’appelle le Heavy Montréal, qui était déjà intéressé en 2016 mais ça n’a pas pu se faire parce que c’était compliqué de le faire comme ça avant la sortie de l’album, et de plus on avait le Sabaton Open Air derrière, donc ce n’était pas simple.
Mais je pense que, si tout se passe bien, c’est un festival qu’on devrait pouvoir faire l’année prochaine.
LE DUO QUE VOUS AVEZ SUR L’ALBUM, VA-T-IL VOUS SUIVRE ?
YVES: Tant qu’on peut le faire, et financièrement, et logistiquement, on le fera.
Après, on ne pourra pas l’amener au Japon ou aux USA, mais en Europe c’est plus facile de le faire. Tant qu’on pourra on le fera.
QUAND VOUS AVEZ COMMENCÉ AVEC LE GROUPE, EST-CE QUE TU AURAIS SIGNÉ TOUT DE SUITE SI TU AVAIS SU POUR CES 3 DERNIERES ANNEES?
YVES : Je ne me projetais même pas.
Tu ne regrettes jamais rien, un jour t’es là, un jour t’es plus là. Nous on a perdu un super pote au Bataclan, il faut tout vivre à 100%.
On est sur scène, on donne du plaisir au public, les gens kiffent et viennent nous voir après en disant que c’était génial, c’est des choses que tu vis au moment présent.
Comme d’enregistrer un album. L’implication et l’investissement que ça demande. Un groupe comme Nightmare demande un énorme investissement, une équipe qui tient la route derrière, ton manager, un ingénieur du son, une nouvelle structure puisque l’on a recommencé avec de nouvelles personnes. C’est toute une organisation.
C’est une entreprise quelque part. L’important c’est de vivre à 300% ce que tu dois vivre au jour le jour.
VOUS AVEZ TOUS UN TRAVAIL À CÔTÉ ?
YVES : Oui, on n’est pas un groupe qui vit de sa musique. On touche du bois, peut-être qu’avec cet album-là ça va tout changer, mais c’est compliqué.
En plus, les gens qui bossent sont obligés de composer avec les dates qui tombent, c’est pas le tout de perdre son boulot une fois rentré de tournée.
IL ES TEMPS D’ACCUEILLIR MAGGY CHANTEUSE DU GROUPE NIGHTMARE POUR QUELQUES QUESTIONS, BONJOUR MAGGY!!!
TU AS AIMÉE LES QUATRE DATES QUE VOUS AVEZ FAIT?
Maggy: Bonjour Jonathan & Carrie, Oui, : Oui, j’ai bien aimé et ça nous a rodés. Là, on a 4 festivals derrière nous, ce qui est quand même assez dur : entrer dans la vibe Nightmare, en ressortir et à nouveau rentrer, tous les mois comme ça… C’est très éprouvant. Je préfère une tournée où tu es dans l’énergie et où ça tourne.
TU DONNES L’IMPRESSION DE FAIRE PARTIE DE NIGHTMARE DEPUIS DES ANNÉES. COMMENT LE RESSENS-TU?
Maggy: C’est un peu le sentiment qu’on a, humainement en tout cas. Scéniquement, je trouve qu’on a encore beaucoup de travail à faire. C’est normal : ce n’est pas après 4 concerts que tu peux prétendre avoir un show solide.
Souvent le premier c’est « on découvre », le deuxième « on réalise », le 3e « on profite ». Et ça s’est fait dans cet ordre-là. Lors du quatrième concert, on a joué Ikarus pour la toute première fois, on ne l’avait même pas répété tous ensembles. Eux l’ont répété. Moi j’ai débarqué là, c’est la première fois qu’on le jouait vraiment tous ensembles, donc wouahou. Je trouve que pour une première il ne faut pas trop se plaindre. D’ici Grenoble on va être nickels.
VOUS AVEZ JOUÉ AU HELLFEST, AU SABATON ET AU METALDAY: QUEL EST TON RESSENTI SUR CES FESTIVALS ?
C’est un peu le sentiment qu’on a, humainement en tout cas. Scéniquement, je trouve qu’on a encore beaucoup de travail à faire. C’est normal : ce n’est pas après 4 concerts que tu peux prétendre avoir un show solide.
Souvent le premier c’est « on découvre », le deuxième « on réalise », le 3e « on profite ». Et ça s’est fait dans cet ordre-là. Lors du quatrième concert, on a joué Ikarus pour la toute première fois, on ne l’avait même pas répété tous ensemble. Eux l’ont répété. Moi j’ai débarqué là, c’est la première fois qu’on le jouait vraiment tous ensemble, donc wouahou. Je trouve que pour une première il ne faut pas trop se plaindre. D’ici Grenoble on va être nickel.
LES VOYAGES NE TE GÊNENT PAS ?
Maggy: Non, moi j’aime bien. Ce que je n’aime pas c’est toutes cette infrastructure : aéroports, trains en retard. Aujourd’hui, les aéroports c’est de plus en plus contrôlé. J’ai raté mon avion en Suède je crois, parce qu’il y avait un contrôle inattendu en sortant du train pour entrer dans l’aéroport. Je ne m’y attendais pas du tout, donc je n’avais pas prévu ce temps-là. Mon avion n’avait pas encore décollé mais je ne pouvais plus rentrer dedans, j’ai dû en prendre un autre. Y’a toujours des petites choses comme ça quand tu voyages, c’est toujours très sympathique. Des anecdotes comme je disais. (Rires).
Mais non, (voyager) ça ne me dérange pas du tout.
Ce qui est un peu frustrant c’est de faire autant de route et parfois ne rien voir du pays. Tu peux juste avoir la prétention de dire « j’ai été là, et là » mais en fait tu n’as rien vu. Tu connais super bien les aéroports, ça oui, mais la ville en elle-même…
COMMENT GÈRES – TU TES FANS ?
Maggy: Il y a une proximité qui s’est créée aussi avec tous les réseaux sociaux, internet. Il n’y a plus de gouffre entre les fans et les artistes. Tu n’as pas forcément envie d’engager des conversations Facebook avec tous tes fans. Il y en a beaucoup qui essaient. Malheureusement j’en ai envie mais je ne peux pas, ce n’est pas possible. Je me dis que ce n’est pas grave, on va finir par se croiser en concert et on aura un vrai « tchin », une vraie petite conversation même si ce n’est que deux minutes.
On ne se rend pas toujours compte de ça. Normalement si t’es artiste tu es aussi fan Donc tu sais ce que c’est que d’être fan. Et c’est vrai que quand tu es fan et que tu n’as pas l’autre côté, tu ne te rends pas toujours compte que toi tu parles à une personne que l’autre réceptionne beaucoup plus et que ce n’est pas toujours facile à gérer. Mais ce n’est jamais méchant si on répond pas.
Ça crée une énergie en masse de voir autant de gens qui te contactent. Tu fais « wouahou, je suis aimée youyou ». Donc ça donne la patate
JONATHAN ENFIN, VOUS NE VIVEZ PAS DE VOTRE MUSIQUE À L’HEURE ACTUELLE?
Maggy: Moi, disons que j’ai la chance d’avoir mon coaching vocal qui me fait vivre, et que j’ai la chance d’adorer ça. Je sais qu’il y a beaucoup de musiciens qui donnent des cours pour survivre, mais moi je me suis découvert une passion pour le coaching vocal, j’adore ça.
TU AS D’AUTRES GROUPES ?
Maggy: Pour l’instant j’essaie de m’en tenir à Nightmare parce que c’est un planning déjà très chargé avec Myriade Voice, mais j’ai des choses qui attendent, dont le projet d’Edith Piaf auquel tiens très fort. Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de le voir : il faut aller sur YouTube. C’est un projet qui s’appelle Lyra, avec Nico D’Avell et Youri De Groote. Ce sont deux musiciens extraordinaires, belges, avec qui on est en train de travailler sur le répertoire d’Edith Piaf revu et corrigé musicalement. Je fais à ma manière sans pour autant dénaturer le texte ni la mélodie. Ça donne bien, on met des guitares, des orchestrations. On a déjà travaillé sur pas mal de compos : l’Hymne à l’amour, La vie en rose… J’ai très hâte de reprendre Milord… C’est un beau projet mais ce n’est pas le moment, ça prend du temps et chaque chose en son temps.
MERCI BEAUCOUP, C’EST TOUJOURS UN PLAISIR DE TE RECEVOIR EN INTERVIEW
Maggy: Avec plaisir, merci à vous
Interview réalisé par: Carine Mancuso & Jonathan Le Bris
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